Ce que j’ai appris au #Wat18 en Aveyron… Je vous raconte ma découverte du Salon des Blogueurs de voyage qui s’est tenu en Aveyron il y a tout juste une semaine. Une vision avec un parti pris assumé tant ce département me colle à la peau, étant aveyronnaise.
Au #Wat18 en Aveyron…
D’abord il y a eu l’hésitation à s’inscrire à ce salon des blogueurs de voyage. Une forte hésitation. Pourquoi vouloir aller à un rendez-vous comme cela quand on a déjà pléthore de contacts, glanés au fil d’années de métier dans le journalisme ? Pourquoi vouloir rencontré des gens qui ne font pas le même métier que moi finalement ? Pourquoi vouloir retourner chez moi ? C’est un peu toutes ces questions que je me suis posée quand j’ai finalement apposé mon clic final lors de mon inscription pour ce #wat18. L’Aveyron, j’y suis née, j’y ai grandi et j’y retourne régulièrement. Alors pourquoi vouloir y aller avec un groupe de blogueurs ? Sincèrement, je n’étais pas sereine. Même tremblante à l’idée de devoir m’intégrer à un groupe féroce de blogueurs qui détestent tant les journalistes. Pourtant j’y suis allée et je ne le regrette absolument pas. Je vais vous raconter pourquoi…
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Opposition de styles
D’abord, le clivage journaliste/blogueur me saoule depuis si longtemps tant le concept s’épuise avec le temps. Pourquoi opposer des gens que tout réunit ? Certains journalistes se prennent pour ce qu’ils ne sont pas et idem chez les blogueurs. Certains balancent des concepts erronés de légitimité à parler d’un lieu ou d’un événement mieux que d’autres dont ce ne serait pas le métier.
Pourtant force est de constater que le public lui trouve bien souvent plus ou autant intéressant ce que lui racontent les blogueurs. Je dois reconnaitre qu’il m’a fallu du temps à moi aussi pour accepter de pouvoir dire cela : Le journalisme meurt, crève à petit feu à défaut d’orgueil suffisant dans certaines rédactions. J’ai haïs les blogueurs quand ils ont débarqué sur la planète communication autant que je l’ai pu.
Ces gens sans diplôme, pour certains, venaient me piquer mon job alors que moi, j’en avais bavé, j’avais fait des études pour cela, j’avais même risqué ma vie pour des informations payées une misère. Oh, je n’ai pas changé mon fusil d’épaule aussi facilement. Il a fallu apprendre à découvrir et rencontrer cette communauté et la comprendre. Pour ça, j’ai eu des soutiens physiques, moraux qui ont largement contribué à me faire évoluer et à changer diamétralement ma manière de penser.
Mais force est de constater que je compte aujourd’hui plus d’amis dans la blogosphère que dans l’univers des média. Le monde de la communication lui-même est tellement amorphe face à cette déferlante de monde qui débarque de n’importe où pour parler de n’importe quoi que je l’ai haïs autant que j’avais haïs les blogueurs.
Il est régulier et fréquent de me prendre des vents pour des expériences de voyages parce qu’on me considère que comme une blogueuse, le pire je crois c’est quand on me fait remarquer que je ne suis plus une journaliste au vrai sens du terme. Si au début, j’en pleurai, aujourd’hui, je meurs de rire quand une chargée de com’ me refoule au nom de mon statut. Car je sais que 9/10 fois, elle reviendra vers moi plus tard pour me proposer de parler de la dite information.
Dans le département de l’Aveyron
Pourtant une chose est sure : Je gagne ma vie grâce au blog aujourd’hui et pas grâce à autre chose. Le journalisme et ses piges rétribuées une misère me donnent envie de pleurer à chaque fois. Quelle rédaction vous paye encore vos frais de reportages réels et vous permet de réaliser votre métier au sens propre du terme ? Aucune, de fait. On préfèrera te faire partir en reportage sur tes jours de congés parce que les voyages de presse, c’est connu ce sont des vacances ! Non mais quelle blague, sans rire… Aujourd’hui, les rédactions maintiennent les pigistes dans la misère et leur offrent le privilège de réaliser une pige publiée. Alors la payer au vrai sens du terme ?
Faut pas rigoler non plus. Je ne vous parlerai pas des rédactions nationales qui envoient des retraités en reportage car ça pourrait faire mauvaise presse. Ou des 18 CDDs totalement illégaux que j’ai eu d’affilée dans un très gros groupe de presse national. Ou encore des vols de sujets que vous proposez et quelques semaines plus tard vous retrouvez dans le dit magazine. Bref, autant être clair et net : Le journalisme se tue lui même et n’a pas eu l’intelligence de créer des blogueurs pour redorer son blason ! Et les blogueurs n’y sont pour rien, c’est juste une évolution des technologies de l’information.
Donc quand j’ai débarqué à ce rendez-vous intra-blogueurs à Millau, j’avais le trouillomètre au taquet. Je flippais avec la peur de ne pas m’intégrer et de rencontrer que des blogueurs prétentieux. Or, une fois installée dans mon chalet du Domaine de St Estève, j’y suis allée progressivement. D’abord j’étais du pays et je connaissais les endroits où nous allions. L’Aveyron est un sublime département, riche de culture, de gastronomie, de valeurs et d’authenticité. Je le savais déjà. Mais ce que je ne savais pas c’est que mon département avait fait du chemin. J’allais pouvoir me mettre au vert sans aucun problème tant les mois précédent avaient été chargés niveau boulot.
Pour visiter l’Aveyron
Parce que ce département de l’Aveyron vaut la peine d’être visitée avec ces paysages incontournables. Que vous alliez dans le Nord de l’Aveyron sur les plateaux de l’Aubrac, ou dans les Cévennes, ou même dans l’ancien bassin minier de Decazeville ou encore dans le Sud du Département, jamais ce pays d’hommes et de femmes ne vous fera pas chavirer.
C’est impossible, ces paysages grandioses sont somptueux, on sait se tenir à table, on a un mélange de fierté entre les générations qui font qu’aujourd’hui, où que vous alliez dans le département, jeunes et vieux se tiennent la main avec force et intelligence. Une solidarité naturelle est même née de ces temps durs qui ont façonné le caractère rural de ses habitants. Mon département, je l’aime tellement que je pourrais vous en parler des heures et des heures. Et j’y reviendrai prochainement forcément.
Alors quand je suis arrivée à ce rendez-vous, j’avais peur pour ces gens qui font ce rendez-vous. Pourtant, très vite, j’ai rencontré des blogueurs, vifs, intelligents et enthousiasmants. D’abord, on a commencé à parler de voyages. Le dernier voyage effectué ? Le prochain ? La destination préférée ? Puis progressivement la discussion a tourné autour des besoins de chacun.
Certains blogueurs sont de vrais as de l’internet, d’autres de vrais plumes, d’autres de véritables talents de la vidéo… A chaque fois, chacun a réussi à améliorer une compétence. Ce besoin d’interactions s’est très vite fait ressentir… Heureusement pour cela, on avait des blog-trips qui étaient organisés pour nous permettre de découvrir une zone géographique du département.
Moi, par galanterie, j’avais face aux nombreux choix mis à disposition par l’Office de Tourisme de l’Aveyron, opté pour Decazeville dont le souvenir de mes voyages scolaires était le plus présent. Je laissais les grands espaces de l’Aubrac aux fanas de photos et Millau aux exploits de blogueurs sportifs, Belcastel aux passionnés de patrimoine et les Cévennes aux découvertes culinaires. Je préférai retourner à Decazeville, ville industrielle jadis qui avait été le lieu de tous mes voyages scolaires, je crois bien. J’étais curieuse de redécouvrir cette ville sinistrée à l’époque de mon enfance.
Rencontrer des blogueurs et assumer certaines affinités
L’accueil qui nous a été réservé était digne de ce que je connais en Aveyron. On a pu découvrir le site de la Découverte, des anciennes mines de charbon qui jadis ont fait la fortune et façonné la culture de ce territoire. Malheureusement, après une période faste, les mines ont fermées en 1962 entrainant du coup un départ des populations locales. De 7000 habitants, la ville de Decazeville est passé à 2000 habitants, avec la fermeture de nombreuses boutiques, restaurants…
Bien sur, aujourd’hui, la ville tente de remonter la pente. Pour cela, elle jouit d’un emplacement exceptionnel avec sa proximité avec Cransac où la Chaine thermale du Soleil officient. Un casino y est également installé, assurant ainsi une activité perenne pour la commune. De nouvelles entreprises innovantes comme STS s’y sont même installées avec à chaque fois la volonté de sauver un bassin ouvrier. Bref, Decazeville se tourne aujourd’hui vers l’ouverture avec des sites touristiques à visiter comme le musée de la mine et la Découverte.
Pourtant, vous pourrez si vous préférez les paysages et la nature, opter pour une excursion du côté d’Almond les Junies pour déguster une estofinade, un mélange de purée de pommes de terre avec du poisson émietté. A moins que vous souhaitiez déguster un aligot, plat traditionnel aveyronnais mélangeant une purée de pommes de terre avec de la tomme fraiche et de la tomme ancienne. Bref, dans tous les cas, découvrir l’Aubrac et best western laguiole sera une expérience grandiose. Je vous le garantis. N’hésitez pas à découvrir les alentours et les vues sublimes sur la Vallée du Lot.
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Après cette journée à découvrir ce lieu, nous sommes retournés à Millau où se tenait ce salon des blogueurs de voyage. Du petit groupe que nous étions (à peine 6 blogueurs), nous sommes passés à 250 blogueurs de voyage. Les journées étaient rythmées par des conférences entre blogueurs (technique, optimisation seo, réseaux sociaux) et des rencontres enrichissantes avec les professionnels du tourisme. Les soirées, elles, étaient à chaque fois masquées pour proposer un côté découverte aux visiteurs. La première soirée se passa à Ste Eulalie d’Olt. Dans le château privatisé pour l’occasion, tout était réuni pour briser la glace.
Ce fut de très belles rencontres avec des gens que je connaissais pour la plupart de renommée, d’autres par la qualité de leur site. A chaque fois, ce fut ultra passionnant d’échanger avec eux sur divers sujets variés. Que ce soit les écrits, les rapports avec les professionnels du tourisme, les besoins techniques, j’ai beaucoup appris de ces rencontres de quelques minutes à plusieurs heures avec certains. C’était aussi l’occasion de pouvoir avoir le nez dans son portable non stop sans passer pour un extraterrestre !
Ouverture sur le monde
Le lendemain, une autre soirée était également organisée au belvédère du Viaduc de Millau sur la station d’autoroute. Le paysage emblématique de l’Aveyron, le Viaduc de Millau n’avait pas changé. J’ai tellement écrit sur ce phénomène que je garde dans mes souvenirs des instants fabuleux comme la construction du 3e pilier pour un sujet pour France télévision et l’inauguration par Jacques Chirac. Sans oublier les premiers visiteurs qui avaient passé le péage aux aurores un matin.
Là, la vue sur cette construction sublime était tout simplement majestueuse. Le soleil nous offrant un coucher fabuleux, mettant en relief ainsi les courbes splendides du Viaduc de Millau. Puis après quelques photos, nous sommes allées sur l’aire d’autoroute de A75. Et j’aime autant vous dire que l’ambiance est montée d’un cran. La musique aidant, accompagnée de quelques verres de ratafia et de plusieurs louches d’aligot, tout le monde s’est lâché offrant une véritable synergie de bonnes ondes. Le surlendemain, certains ont remis ça, moi, j’étais malheureusement trop épuisée pour profiter de ce rendez-vous.
Au final, je dirais que ce rendez-vous en Aveyron m’a permis de rencontrer des gens passionnants aux parcours de vie différents. Mais surtout, j’ai eu la chance de rencontrer des gens plein d’esprit et véritablement ouverts sur le monde. Une ouverture d’esprit qui m’a rappelée mes premiers voyages à l’étranger quand j’étais adolescente. Comme quoi ! On m’aurait dit il y a 3 ans en arrière que je parlerai comme ça des blogueurs, je ne vous aurais pas cru une seule seconde !
Infos pratiques
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