L’excursion à faire : Guyane marais des Kaw. Il est tôt ce matin. Autour de moi, le calme, juste le ronronnement du moteur de la pirogue qui me berce. Au cœur de la Guyane marais de Kaw, Mika, notre guide nous avait donné rendez-vous tôt pour découvrir cette réserve naturelle. Nous montons à bord de cette pirogue pour explorer les rivières guyanaises et les différentes espèces d’oiseaux. CHUT !

Visiter la Guyane marais des Kaw
Imaginez cette réserve qui est la troisième réserve naturelle de France de par sa superficie (94.700 hectares), après celle des Terres Australes Françaises (2.270.000 hectares) et celle des Nouragues (100.000 hectares), et la plus vaste zone humide de France. Bon, d’accord, elle est située en Amérique du Sud dans le département de la Guyane partie française. Elle a été créée par décret le 13 mars 1998 à cheval sur les communes de Roura et de Régina et englobe le petit village de Kaw. Ici, à perte de vue, l’eau et le vert profond des marais dans la chaleur épaisse de la mangrove, symbole même de la biodiversité naturelle. Au cœur d’une forêt tropicale d’envergure, l’Amazonie. Sur la route, la brume matinale se lève en cette période sèche. Le soleil apparaît tout doucement, au loin, sur la canopée, sublime décor matinal. Juste le temps de prendre quelques photos de voyages et puis repartir dans notre véhicule de fortune.
Saison des pluies
Ce matin, je quitte Cayenne tôt pour rejoindre à une heure et demie les Guyane Marais de Kaw au bout du monde. Dans la forêt amazonienne, la zone marécageuse semble inondable. Ce nom m’intrigue. Qu’en est-il vraiment de ces espaces naturels ? L’endroit est réputé pour l’observation des oiseaux. Je rejoins mon guide de la journée à l’embarcadère et on grimpe déjà sur son embarcation de fortune pour naviguer sur la Guyane Marais de Kaw. Autour de moi, de l’eau et de la végétation luxuriante dans cette Réserve naturelle régionale. Soudain, Mika coupe le moteur et sort les pagaies pour ne pas effrayer les animaux. Il m’oblige à sortir de ma torpeur en quelques sortes. Forcément, le regard se fait plus insistant, l’ouïe se multiplie. On est aux aguets, prêts à découvrir la faune et la flore si légendaire en terres guyanaises. « Ici, il y a beaucoup de caïmans alors évitez de mettre votre main dans l’eau. Guyane marais de Kaw est connu pour être l’un des derniers refuge du caïman noir, » nous explique notre guide. Quand soudain, à quelques mètres de nous, une espèce de zébu sort de l’eau au loin. « C’est un zébu qui est adapté à la vie « aquatique ». Il se nourrit d’une graminée sauvage. » L’observation de la faune et flore prend alors tout son sens. De nombreuses espèces animales cohabitent dans ce milieu naturel, notamment beaucoup d’oiseaux et de poissons. »
Vie aquatique dense
Il n’est pas rare ici d’entendre des sons étranges. « Ne vous inquiétez pas, c’est les animaux. Ils sont ici en surnombre. Au fil de l’eau, on trouve entre autres dans la réserve des caïmans rouges, caïmans gris, caïmans à lunettes, les gymnotes (anguilles électriques) et les singes hurleurs (baboune) dans les forêts environnantes. Les oiseaux y sont également très nombreux. On peut citer le jacana noir, le héron cocoï, plusieurs espèces du genre aigrette, etc. » Évidemment, on n’hésite pas une seconde à parler de pêche et à demander des précisions sur la population de la rivière de Kaw . « C’est très riche, on trouve des baby-tarpon (palika), le piranha (piray), l’aïmara ou le jamengouté. » Puis il y a l’instant pêche, une des nombreuses activités proposées. Et là, j’aime autant vous dire que lorsqu’on met une canne à pêche dans ces profondeurs, on pêche immédiatement. Parfois même on voit apparaître à la surface de l’eau plusieurs poissons, des piranhas qui viennent se jeter sur votre canne à pêche. A travers les hautes herbes, on décèle la présence d’oiseaux rares. Un toucan même pointe le bout de son nez !
Kaw, un village perdu !
On arrive dans un village où une cinquantaine de personnes vivent. Bien évidemment, l’absence totale du moindre magasin nous fait très vite comprendre que la vie ne doit pas y être simple. Quelques sentiers sont présents pour s’engouffrer dans la zone et découvrir les écosystèmes créoles habités par les Amérindiens. Pourtant, nous ne manquerons de rien ici. Les gens sont tellement ravis que l’on soit venus jusqu’à eux qu’ils feraient n’importe quoi pour vous aider dans ce département d’outre-mer. D’ailleurs, l’un d’entre eux m’explique en me montrant comment c’est facile de dormir en carbet. Une escapade carbet signifie que vous allez dormir dans un hamac accroché à deux morceaux de bois, en contact direct avec la nature. La soirée arrive. Une fois notre bivouac installé, on allume quelques bougies citronnées, espérant faire fuir les moustiques. Quelques discussions commencent puis très vite on se laisse porter par les bruits de l’environnement. Rien d’extravagant. Non, le calme le plus total ponctué ça et là par des cris de singes effrayants en pleine nuit. Juste à peine le temps de les reconnaitre que déjà on s’endort… Au cœur de la Guyane marais des Kaw… Après un long voyage…
Au cours de mon séjour prolongé en Guyane, j’ai pu visiter le centre spatial de Kourou, découvrir la faune locale, voir des tortues luth.
Crédit photos du Comité du tourisme guyanais