Une garde-robe signée Hugo Matha Crillon

Une garde-robe signée Hugo Matha Crillon. Il y a des interviews qui vous marquent à vie. Hugo Matha Crillon est de celle-là. J’ai rencontré le jeune créateur de mode pour le Figaro Madame à l’occasion de son premier reportage. A l’époque, il venait de se battre comme un lion pour boucler un budget afin de réaliser son premier bijou de défilé de mode dans l’Aveyron. Je peux vous garantir que quand j’ai rencontré ce gamin au visage de poupon, j’ai immédiatement compris que le garçon irait très loin. Décryptage sur ce blog voyage…

Découvrir Hugo Matha Crillon

Hugo Matha Crillon
Hugo Matha Crillon

Rien n’a changé finalement. Si ce n’est que le gamin que j’avais rencontré en 2013 est devenu assurément le talent de la mode française de cette rentrée. Et déjà à l’époque, cela se sentait… Sincèrement. On s’était rencontré dans une arrière-boutique à Rodez dans l’Aveyron à quelques jours de son premier défilé de mode en son nom où il peaufinait alors ses derniers croquis et effectuait déjà quelques retouches. Si je n’avais encore rien vu de son travail, j’avais quand même ressenti tout le talent du jeune créateur de mode qu’il était. Par ses questions sur l’univers du journalisme, du show-business…

Le fashion designer montrait un véritable œil de lynx à découvrir et cherchait à mieux comprendre comment fonctionner l’univers des média. Il avait également réussi à convaincre de gros pontes ruthénois à l’aider dans sa quête d’argent pour réaliser ce défilé tout en cuir. Et ça, de nos jours, c’est quand même le signal d’une immense intelligence.

Un style unique

Le jour J du défilé du styliste Hugo Matha Crillon, j’avais enfin pu découvrir l’étendue du génie créatif du garçon. Et il n’y avait aucun doute que ce monsieur avait un vrai truc en plus.  Je me souviens plus précisément des cols des blousons de cuir qui m’avaient particulièrement bluffés. Ce n’était pas des cols classiques, tout avait été entièrement revisité : Le concept, la manière de le porter, la façon de le mettre… Les jeux de lumières dans les Haras de Rodez mettaient d’autant plus son travail en valeur. Le garçon était donc destiné à une très belle carrière. Et cela n’a pas raté… Après cette première réussite, le garçon a quitté son Aveyron natale pour rejoindre Paris. A l’époque, le jeune diplômé de l’école Duperré venait d’être contacté par la maison de couture Isabelle Marant.

Finalement, il a signé avec Jean-Charles de Castelbajac pour lequel il devait travailler sur des accessoires de mode. Quelques mois, plus tard, je découvrais un article dans le Vogue, consécration suprême sur ce jeune designer. Ensuite, il y a eu les 6 paires de gants de la Maison Causse qu’il a dessiné. Depuis, il a officiellement amadoué toutes les rédactrices de mode dans la Capitale française sans aucune difficulté tant son regard gentil avec sa mèche de cheveux rebelles témoigne du caractère fonceur du garçon en lançant sa propre marque. Il s’impose déjà comme un grand couturier avec une palette de style inépuisable.

Puis ses sacs en plexiglas que l’on trouvait chez Colette ont fait reparler de lui car là encore Hugo Matha Crillon vous épate avec sa redéfinition du style. « Je voulais faire un sac qui se transmette, comme un héritage. On peut le poser sur une table et lui donner toute sa grâce. C’est un objet à part entière, un de ces mode accessoires que l’on garde toujours près de soi. Du coup, on n’hésite pas à y mettre des matières ultra luxueuses. » Il imagine, conceptualise puis réfléchit au marketing et à la réalisation concrète de ces projets.

Britter femme Visuel : Vogue
Britter femme Visuel : Vogue
Serveur ambassadeur. Visuel : Vogue
Serveur ambassadeur. Visuel : Vogue

Son ADN : La création

Ce mec n’a donc aucune limite en terme d’innovation ! C’est plus son ADN, en quelque sorte. Sa manière de voir les choses, d’apporter sa différence, son style élégant… Avec la grâce du travail bien fait. Mais ça, c’est aveyronnais, je dirai si je n’étais pas chauvine. Car avant de se destiner aux plus belles pages de la presse internationale, le garçon a toujours pris le soin de travailler avec une attention touchante chaque détail comme un  sculpteur façonne une forme, lui, c’est avec ces ciseaux qu’il découpe chaque pan de tissus avec une délicatesse excessive.

D’ailleurs, si vous ne l’arrêtez pas, il pourrait bien vous en parler des heures durant tant il apprécie ses gestes qu’il qualifie lui-même d’artisan du made in France par excellence. « Pour moi, ce n’est pas un défaut d’être artisan, c’est une vraie qualité. Il y a toute une noblesse de gestes, derrière ce nom », explique-t-il. Incontestablement. Il jubile quand il découvre le palace  du Crillon, un bel hôtel chic à Paris comme il s’est régalé à dessiner des gants pour la Maison Causse ­ passée sous pavillon Chanel­ pour l’hiver 2015-2016. D’ailleurs, le jeune prodige talentueux s’est même installé dans les murs du bel hôtel où un espace du concept store lui est consacré. Car Hugo Matha est devenu une marque française célèbre dans le monde entier, les produits du créateur sont vendus à New-York, Paris, Singapour, au Kazakhstan, en Corée du Sud, Barcelone… Il a alors revu les vestes de chaque métier pour les transformer en véritable uniforme de travail.

Veste technicien. Visuel : Vogue
Veste technicien
Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue
Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue

400 costumes dessinés

D’ailleurs, c’est quand même fou quand on l’écoute vous raconter comment il s’est retrouvé à retravailler toute la garde-robe de l’hôtel spa Le Crillon à Paris. « J’étais au café avec un copain dans le centre-ville et on discutait de mode, évidemment, sourie-t-il. J’expliquais mes envies du moment et je lui ai dit que j’aimerai bien travailler sur une collection d’uniformes. Le lendemain, une personne du groupe Rosewood (qui gère Le Crillon aussi) qui était à la même terrasse de café m’appelait pour me demander de réfléchir à une garde-robe pour un hôtel ultra luxe. Puis ensuite, cela a été silence radio pendant 8 mois. Pas de news concernant la faisabilité du projet. Puis finalement, ils m’ont recontacté pour me présenter avec davantage de précision le projet. C’est dingue, quand même ! « , raconte le jeune styliste de mode comme impressionné par sa propre histoire.

Au total, 400 pièces ont été dessinées et retravaillées pour le palace parisien. « J’ai du tout retravailler. Pour les techniciens, femme de chambre, le room-service, les voituriers, le concierge, les réceptionnistes, les thérapeutes du spa, etc… L’idée, c’était d’avoir des matières de qualité sans oublier le confort, bien évidemment ! Je continue encore à effectuer quelques réglages parce qu’on  n’avait pas imaginer qu’il ferait si chaud à Paris », plaisante-t-il. Chaque tenue a été revisitée pour casser tous les codes de l’uniforme avec un raffinement certain avec un style iconique. Avec tout le prestige qui se ressent dans l’un des meilleurs hôtels de la ville lumière… Il a fallu également pensé aux saisons en réfléchissant à des concepts de collection automne hiver et une collection printemps été, les besoins n’étant pas les mêmes lorsqu’on travaille à l’intérieur de l’hôtel boutique ou pas.

Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue
Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue

Le confort, ligne directrice de son travail

Au total, pendant ces 3 dernières années, 400 pièces ont été dessinées et retravaillées pour cet hôtel design. « J’ai du tout retravailler. Pour les techniciens, les voituriers, les réceptionnistes, les thérapeutes du spa, etc… L’idée, c’était d’avoir des matières de qualité sans oublier le confort, bien évidemment ! Je continue encore à effectuer quelques réglages parce qu’on  n’avait pas imaginer qu’il ferait si chaud à Paris », plaisante-t-il. Chaque tenue, hiver comme été, a été revisitée pour casser tous les codes de l’uniforme. Toujours avec élégance et style !

Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue
Les costumes ont été redessinés. Visuel : Vogue

A quelques jours des fashion weeks, le jeune homme s’octroie quelques jours de congés annuels régénérants en Aveyron avant de repartir vers un défilé haute couture de New-York où le garçon sera attendu pour suivre les tendances mode. Il s’y murmure déjà de très belles collaborations à venir pour le jeune homme… Marque prestigieuse, sans aucun doute ! Affaire à suivre sans aucun doute après Hugo Matha Crillon pour la garde-robe de la grande maison hôtelière…

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